Créations

Mon Théâtre : techniques de pointe expliquées à mes voisins // Silvia Gallerano

création 2024
premières au Festival des Antipodes #4 les 24 et 25 août

de et par Silvia Gallerano

en tant qu'actrice, je construis ma propre stratégie de survie. Chaque fois que je peux, je fais des ateliers avec d'autres artistes, notamment des danseurs, pour copier leurs exercices: je pratique la contact dance, la danse classique, la pédagogie russe, l'acrobatie, la commedia dell’arte. Pour chaque spectacle j'expérimente différentes méthodes de préparation, allant de l'entraînement physique, à l'écriture, à la préparation historique, à l'identification au personnage même en dehors des répétitions... mais quand je monte sur scène tout semble disparaître et j'ai la sensation de me jeter dans l’eau glacée. J'espère juste que Grotowski, Iben, Stanislasvskij ou qui pour eux, veilleront sur moi

Je m’appelle Silvia Gallerano. Je suis née à Rome le 21 décembre 1974. Mon père s’appelait Nicola, comme un saint des Pouilles, ma mère s’appelle Maria, comme toutes les femmes d’Italie.
Je suis une actrice.
Je vais partager avec vous le long voyage de la question qui me fait avancer dans la vie : comment fait-on ce métier ? Comment puis-je monter sur scène et savoir ce que je fais ? Comment ne pas me retrouver otage de la terreur, du jugement, du désir de bien faire ? Comment on fait, quelles sont les règles, les fondamentaux, les « trucs »  au moins ?
Je vais poser de nombreuses questions, donner peu de réponses, raconter les maîtres (les autoproclamés et les vrais), les essais, les échecs, les réussites… toujours à la recherche du fil rouge qui lie toutes les directions que j’ai prises.

je quitte la compagnie, je retourne vivre à Rome et je recommence mes études. Je me demande : mais quelles sont les actrices que j'aime le plus, qui m’hypnotisent à les regarder ? Bien sûr! Celles du cinéma ! Et qu’est-ce que les actrices de cinéma étudient ? La méthode!!! La méthode Strasberg ! ça, vous la connaissez même si vous ne la connaissez pas. Vous voyez, Marlon Brando, qui pour être Le Parrain travaille sur le bulldog et qui tient sa mâchoire comme ça. Dustin Hoffman qui court tous les jours pour jouer Marathon Man (et Laurence Olivier qui commente : est-ce quelqu'un lui a dit qu'on fait semblant ?). Bref, les acteurs qui s'identifient, qui se mettent dans la peau du personnage, les acteurs qui gagnent des Oscars. Eux, ils savent sûrement comment faire

maintenant que je suis connue, je peux enfin faire ce que je voulais depuis que j'étais enfant : le cinéma. Je commence à faire des auditions, dans mon imagination je me vois déjà sur les tapis rouges, gagnant des prix, à Venise, à Cannes.
Non, je ne suis jamais allé à Cannes. Et même pas à Venise.
Mais ça, c'est une autre histoire.
Pourtant, en l'espace de dix ans, j'ai été : secrétaire, mère, épouse, chauffeur de taxi, sœur, infirmière, ex-petite amie, petite amie, encore ex-petite amie, professeur de yoga, banquière, encore épouse, criminelle, fille du notaire, psychologue, malade en phase terminale, avocate, gangster, fleuriste

Silvia Gallerano, actrice, vit et travaille en Italie, où elle n'a toujours pas trouvé de place pour sa façon de faire du théâtre. Après dix ans de vie au sein d'une compagnie indépendante, elle met en scène avec Cristian Ceresoli leur première œuvre commune, La Merda, qui obtient de nombreux prix au Fringe Festival d'Edimbourg. Après une tournée mondiale de plusieurs années, toujours à la recherche de compagnons d'aventure, elle commence à collaborer avec la faa. Elle apporte à l’équipe son expérience d’actrice, ses études sur la méthode Strasberg, sa pratique du chant et son histoire de militante.